dimanche 4 septembre 2011

Jour 7: Evora


Grand soleil. L'hôtesse informe d'une journée chaude.
L'Alentejo semble être une région très agricole, plutôt riche, bien irriguée, avec élevage, et viticulture. Les fermes ou quintas sont très bien entretenues, avec un look "Côt Sud" et Evora respire, transpire la vie provinciale: ses riches avec grosses voitures, Audi, Mercedes et les autres plus nombreux, travaillant sur les chantiers proches de la cathédrale, même ce samedi matin, jour de marché, ou encore dans les jardins de la quinta à ôter les fleurs séchées des pots de géraniums, à passer le rotofil dans les bosquets sur les terrasses qui surplombent la piscine.

Il fait chaud mais la qualité de l'air est extraordinaire, douce, caressante. Au loin, en contrebas de la quinta, on a oté les panneaux de liège à des arbres. Le soleil joue avec les troncs, ce qui les rend encore plus graphiques.

Visite d'Evora: temple romain en majesté au coeur de la ville et nombreuses églises dont la fameuse chapelle des ossements. Murs, voûtes, porches sont composés d'ossements, des tibias collés les uns à côté des autres et ce rythme est parfois interrompu par des crânes regroupés. Aujourd'hui en art contemporain, on parlerait d'installation..celle ci date du XVI° et témoigne de la part des moines d'une certaine fantaisie pour dire et menacer que nous sommes mortels et que tel sera notre destin..finir les uns à côté des autres à une bonne place ou à une plus mauvaise sur une voûte ou sur un mur!

Le dynamisme de la ville ne saute pas aux yeux: vie provinciale confortable pour les mêmes sans doute qui peuvent s'en échapper! Pourtant le patrimoine est là et pourrait porter, accompagner un projet culturel fort, étonnant..mais à quoi bon..diraient les élus!
Moment de repos.

L'impression d'ensemble qui se dégage, petit à petit, au fil de ces journées portugaises, est celle d'un petit pays, 200kms/600..., encore très traditionnel eu égard aux valeurs, avec une influence de la religion catholique forte mais aussi par rapport aux évolutions contemporaines. Cela vaut pour les constructions mais aussi pour la gastronomie qui reste sommaire, roborative, rurale sans aucune recherche ou adaptation ni dans les préparations, ni dans la présentation.Dans les restaurants, décor rustique, avec pierres des voutes peintes en marron (!), pas de design, même pas dans les vitrines des magasins grands ou petits de la Rua Augusta, à Lisbonne qui conduit le piéton vers la Place du Comercio, par exemple, sans scénographie qui attire.(D'ailleurs le MUDE, musée du Design et de la Mode de la rua augusta est affligeant..il n'est rien!)

Autre sentiment, voire émotion, celle liée à la perception patente du clivage entre les classes sociales, gouffre entre les riches, polyglottes, catholiques, codés « Cyrillus », « Ralf Lauren », propriétaires de quinta au luxe cosy et la majorité, les travailleurs qui connaissent sans doute ce que « Saudade » veut dire!

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