jeudi 25 août 2011

Jour 4 : Lisboa-Sintra

Soleil, ce matin!
Hier soir , petite déception lors de la visite avant le dîner, du quartier Alfama.

Même si la lumière du coucher de soleil rendait Lisbonne encore plus blanche que dans sa légende, ce quartier accueille les touristes qui se repartissent de bars en restaurants qui pullulent sur le parcours du tramway N°28, dans lequel ont sévi les pickpockets. Repas "même pas bon" mais vue magnifique sur le Tage et le côte droit du quartier de l'Alfama.


Retour sur le Rossio avant de remonter à l'hôtel en taxi par l'avenue de la Libertade. Cette avenue et la grande perspective du parc Edouard VII  datent du tremblement de terre, fin XIX°, qui a détruit le coeur de Lisbonne!

Ce matin, les jardins de Sintra sont à l'affiche et chacun son ambiance:

-N°1, palais National de Queluz: residence d'été du roi, un palais intéressant qui a su conserver des dimensions"humaines"et qui a développé un jardin à la composition simple mais convaincante: parterres de buis, broderies sur la première terrasse, laquelle est animée par des bassins qui accueillent des figures sculptées notamment par John Cheere, au XVIII°, pour le bassin et les groupes de Neptune.

En contrebas de ce premier niveau, des grandes allées animées à chaque croisement par une fontaine, un bassin, un buffet d'eau et par un "grand canal" de 150 m, bordé d'azulejos et d'un kiosque à musique. L'ensemble reste presque discret, intéressant et beau.


Sintra mérite sa réputation . Nous sommes dans ces grands lieux "pesados" comme disent les espagnols, lieux marqués par l'histoire, celle des portugais, certes, qui choisissent ce lieu pour la qualité de son climat et de ses brises océanes qui tempèrent les saisons, mais aussi par les anglais...notamment Cook et Byron..
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Nous dégustons des travesseiros et des gateaux de Jesus ( emballage vintage et gout canelle) dans le café face à la gare,  le cytia: très bons.

N°2 : Visite du jardin de la quinta Regaleira: véritable jardin romantique avec château torturé, très Art Nouveau et des fabriques très nombreuses dans le parc immense: chapelle, grotte de Leda, serre, fontaine d'abondance, lac...beaucoup de rocailles et d'imitation...mais végétation luxuriante.

N°3: La voiture est garée dans le parc de l'hôtel 5 etoiles "Tivoli". Jardin remarquable aussi avec un immense tapis vert et une perspective qui s'engouffre sous un porche et qui conduit le regard vers l'océan! Ambition , vrai projet paysager!

Nous ne visitons pas le jardin de Monserrate qui fait 33 hectares (!) et qui a appartenu à Sir Françis Cook! Ce lieu accueille des plantes du monde entier et la démarche est donc plus botanique et met en scène des collections. Nous ne visitons pas non plus le parque de La Pena qui fait...200 hectares!!!

N°4: Retour vers Lisbonne et visite de la quinta de Fronteira, à Benfica. Madame GPS a beaucoup de mal à trouver ce lieu magique au coeur des quartiers d'immeubles de la banlieue lisboete.

Certainement le plus beau jardin car il garde des dimensions, une échelle à "notre "mesure". Il est très facile de s'imaginer accueillant sur la terrasse pour un diner des amis..mais l'entretien des broderies de buis même si la surface reste reduite est un travail certainement colossal.




Piscine vers 16H30.


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Jour 3 :Coimbra-Lisboa


Surprise en tirant le rideau de la chambre: ciel gris, nuages épais. Marinade océanique, temps troublé.
Nous n'avions pas noté que le Portugal gardait l'horaire d'hiver ou suivait l'horaire d'un fuseau supplémentaire, ce qui donne très concrètement une heure en moins!

Départ vers Lisbonne à 11H. Paysage encore montagneux avec des forêts de pins et d'eucalyptus en très grand nombre et plantés trés serrés.

Le paysage n'est jamais en repos et est sans cesse mité par des hameaux. L'urbanisme semble être sans règle. Le propriétaire d'un terrain peut construire où il veut, semble t il, si la parcelle est d'une certaine surface. Cela donne ce paysage bruité, qui n'invite pas à la contemplation. Il vaut mieux ..lorsqu'il faut conduire. A ce propos, aucun respect des limitations de vitesse et conduite plutôt hasardeuse de nos collègues européens, les portugais.

Arrivée rapide à Lisbonne à l'hôtel VIP Zurique, plutôt loin du centre, dans la zone residentielle du Nord-Ouest, près de la fondation Galouste Gulbenkian. Standard international...obligatoire de prendre soit metro soit bus soit taxi pour aller au centre ville, place du Rossio, par exemple.

Repas sur l'avenue Berna, avant de visiter la fondation Gulbenkian. Parc accueillant et entrée assez modeste d'un bâtiment influencé par Franck Lloyd Wright, avec béton et grandes baies en verre. A l'interieur, un rythme de salle lumineuse, une présentation chronologique d'une selection de pièces, d'objets d'art puis de peinture des grandes périodes artistiques du monde entier: art egyptien, art grec, romain, oriental, japonais...

Galouste Gulbenkian a construit une collection magnifique. Chaque objet est remarquable et choisi. L'ensemble n'est pas écrasant. Pourtant, le bâtiment est grand, sans doute plus de 1000m2, mais cela reste humain, le paradoxe de la discretion.

Visite de l'Estufa Fria, parc Edouard VII qui est composé d'une perspective immense qui ouvre sur le Tage. La serre de 8100 m2 est un jardin remarquable.

mardi 23 août 2011

Jour 2 : vers le Portugal

Jour 2: vers le Portugal

Avant de quitter Salamanca, passage en voiture à proximité de la Plazza Mayor afin que tous les voyageurs aient vu ce monument. Quelques minutes avant, C. était revenu sur la place, seul, mais n'avait absolument pas ressenti les sensations de la veille. La place vers 10H, ce matin là, d'après lui, ressemblait à toutes les places, les pierres ne chantaient pas comme la veille lors de l'épisode pluvieux. Personne ne l'a cru!

Bleu le ciel, ce matin Soleil! La place Mayor vers onze heures avait retrouvé une dimension magique. Les terrasses des cafés sont installées et une rumeur légère nous accueille. Quelque chose de mystérieux envahit ce lieu qui se transforme, étrangement, sous nos yeux, en une sorte de décor grandiose, comme en attente. La rumeur enfle et crée chez les citoyens modestes, les touristes ordinaires que nous sommes, des sensations de domination, de lévitation! L'immensité de la place,sa beauté immémoriale, arrogante, et cette rumeur sourde rappelle, renvoie à celle qui précède un spectacle d'opéra! Les artistes peuvent prendre place !

Une autre pensée nous traverse: comment se fait il que toutes les banlieues, tous les quartiers nouveaux européens se ressemblent alors que nous admirons tous ensemble les mêmes lieux , les centres historiques de toutes les villes européennes, pendant l'été. D'où vient cette dégradation, cette pornographie urbanistique! Après ce tour de piste fantasmé sur une place Mayor extraordinaire, ce matin, départ vers Ciudad Rodrigo: une heure de route.

De chaque côté de l'autoroute les immensités de la meseta, les champs de blé à perte de vue. Des grands a-plats blonds rythmés par des carrascals, chênes verts sombres, ressemblent à des vagues immobilisées par l'espace qu'il leur faut maitriser: quelque chose de l'ordre de l'immuable, du ressassé, du recommencement, qui tient à la fois de la grande traversée de Don Quichotte, et des vagues de l'océan qui détruisent les rizières de la mère de Marguerite Duras en Indochine, là bas dans le nord du Coromandel.!


Indispensable besoin de faire appel aux références au risque de se perdre ou de passer à côte en ne gardant aucun souvenir ou sensation ou sentiment...appeler petit à petit, les uns, les autres, rêver, avec eux, en avançant sur ce ruban d' asphalte, dans cette limousine low cost, et enrichir ainsi les messages donnés par madame GPS.

A Ciudad Rodrigo, la surprise est totale. Le village, plutôt petit est lui aussi un décor, nouvelle provocation. Au bout de la place Mayor, une grande maison avec balcon-loggia ferme la perspective et a des allures de Casa Don Pedro de la Vega, dit Zorro. Imaginez! Est il possible d'envisager que dans un avenir proch , les plus beaux villages européens, classsés, par exemple par l'Unesco, deviennent des lieux d'accueil, de tournage pour reality shows!

Pause repas à Ciudad Rodrigo, bar de Las Tejas: 3 euros à 4 avec martini on the rocks et calamars et croquetas et patatas meneas....

La frontière portugaise est franchie vers 14h50. Cela s'appelle Fuente de Oronos et correspond au nom de la ligne de chemin de fer qui relie la frontière portugaise à Salamanca. Lieu chargé sans doute de douleur, celle de toutes ces personnes qui ont été obligées de quitter un pays pour aller tenter de vivre, de se battre dans le pays de l'autre. Le paysage autour de ce village frontière est aride, avec des grands blocs de granit qui peut être servaient à se cacher, pour parvenir au dernier moment à sauter dans les wagons des trains. Paysages de la douleur portugaise! Après Fuente de Oronos c'est Vilar Formoso.

Le paysage se pare de forêts de pins maritimes, de quelques châtaigniers puis d'eucalyptus avant d'arriver à Coimbra.

L'hotel Dona Ines est situé au bas de la vielle ville dans une zone manifestement en requalification; des entrepôts ont été détruits et ont laissé la place à des immeubles standards sans charme et à des hôtels au standard international.

Visite de la vieille ville : nouveau mystère. La ville semble abandonnée. Les rez de chaussée sont occupés par des commerces mais les étages sont vides et délabrés. Nous avions eu la même
sensation en visitant en 2003 la ville de Porto. Que se passe t il? Quand ces centres des villes historiques ont ils été abandonnés? Et quelles solutions?

Le quartier des universités si célèbre domine la ville blanche de Coimbra. Nous y accédons par un ascenseur. Impression étrange d'une visite alors que quelque chose, un évènement fort aurait vidé la ville de ses habitants? Grands bâtiments géométriques, immenses, statues conquérantes en pierre blonde, peu de traces d'un passé remarquable, pas d'étudiants en stage, en Erasmus,  mais en restauration une grande cour, magnifique par contre, celle que borde la plus belle bibliothèque d'Europe, la Biblioteca Joaquina.

 Les ruelles sont défoncées et inhabitées. Pourquoi tout cela a t il été déserté?
Après le diner, promenade vers l'hôtel: pénombre, peu de mouvement et il n'est que dix heures du soir... en été!

Jour1 : Salamanca

Première étape: Jurvielle-Salamanca.
Départ à 8 H: beau temps. Village silencieux.
Prévision de 7 h de route.
Pique Nique vers 12h30 juste après Bilbao après une hésitation GPistique! L'autoroute nouvelle entre San Sebastian et Bilbao n'est pas encore enregistrée sur les programmes TOM TOM...mais aucun cafouillage..il suffit d'être plus fort que TOM TOM et LA VOIX !
Habitacle silencieux, passagers recueillis: somnolence pour une, lecture pour un autre et tricotage pour l'autre passagère avec quelques crises contenues sur un nombre de maille non respecté: faire et defaire..telle une Penelope née en Algerie..Pénélope Sarfati..

Déroulé du bitume... climatisation: 32° puis à 100 kms de Salamanca..le ciel vire au gris clair puis gris foncé...et pluie forte puis fine.

Madame GPS guide l'arrivée à Salamanca vers l'hôtel San Polo, arrivée à 17 H pile: plutôt bien choisi, contre les remparts, avec une cour, au niveau de l'accueil, qui a menagé, intégré des ruines . Effet intéressant et vue magnifique des deux chambres d'hôtel sur les clochers de la cathédrale. La Plazza Mayor est à 5 minutes à pied.
Vers 18H, Promenade Plazza mayor.
Sans doute  y-a-t-il  plusieurs endroits au monde ou alors tous les lieux du monde peuvent revendiquer la devise de la ville de Compostelle : "Lluvia es poesia". Vers 18h, alors que nous découvrions petit à petit les ruelles du centre historique de Salamanca, la pluie, fine, a commencé de tomber. Cela fut sans importance: Casa de las Conchas, magnifique façade ocre, avec des dizaines de coquilles sculptées, patio à étage avec balcons à double rythme décoratif, tresses et nid d'abeille, grandes perspectives de bâtiments dédiés à l'étude, bibliothèque, salles de cours des plus renommées universités espagnoles.

La pluie tombe.
Plazza Mayor, les couverts permettent la promenade. La lumière enchante les couleurs de ces bâtiments parfaitement symétriques soulignés de balcons et incrustés de portraits taillés dans la pierre des notables de la ville...


La pluie ne prive de rien : ni apero, ni contemplation des gargouilles qui dégueulent. Les cigognes ont déserté le nid du clocher situé à l'arrière de la place.
Après la visite du musée Art Nouveau, Casa Lis, style nouille, et sans enthousiasme, structure de la villa très foetale, patio surplombé d'un vitrail/verrière peu convaincant, l'un des parvis de la cathédrale est occupé par une troupe de théâtre universitaire. C'est une tradition de Salamanca. Les voix résonnent et le public nombreux est attentif au texte de "La controverse de Valladolid" où les jeunes filles perturbent par leur seule présence la thématique: Dieu existe t il? Comment apporter la preuve de son existence? Si les femmes sont là, si elles sont les sujets ou les objets du mal, c'est qu'Il existe!
La pluie ne joue plus avec la ville.

Repas du soir pris dans une ruelle qui conduit vers la plazza Mayor: "la ruta de la plata". Pour choisir ce lieu, nous avons repéré  et suivi des personnes..d'un certain age, d'allure..autochtone.Ils ont  rentrés dans ce lieu animé par des dizaines de personnes bruyantes et un gigantesque barbecue!
Sociologie active et appliquée: des familles ..envahissent petit à petit la dernière salle du restaurant dans laquelle nous nous étions réfugiés pour dîner. Le grand père, les grand mères, les oncles et tantes, les neveux avec leur femme et les petits enfants installés dans les poussettes colorées et encombrantes: déplacement des tables, chaises, commandes des plats en hurlant, rectifiant..la chaleur s'en mèle...Au moment de repartir. la ville est eclairée et cette lumière artificielle  va bien au teint de ses pierres oranges. La ville "le vaut bien!"

Devant l'hôtel, la pluie nous surprend, figure de dernière strophe!